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Message par Admin Lun 10 Avr 2023 - 15:43

Afin que les plus jeunes aient des éléments de comparaison. Les époques et les gens changent mais le fond demeure le même.


Quand dans notre existence tout semble aller de travers s’offrent à nous
un certains nombres de solutions dont celle de rompre totalement avec notre vie
précédente surtout lorsque l’âge n’est pas trop avancé. A quelques mois de mes
22 ans, en novembre 1967, je me présente au Poste de Recrutement de la Légion Etrangère de
la PART DIEU à LYON. Le poste se trouvait à l’époque à l’intérieur de


l’enceinte de la caserne et se
composait d’une baraque relativement grande peinte, comme il se doit, en Vert
et Rouge. Une petite barrière de bois la séparait du terrain au bord duquel
elle trônait. Je fus accueilli par un légionnaire d’origine suédoise et présenté au chef de poste. J’avais eu
l’opportunité de rencontrer des légionnaires à l’occasion de mon service
militaire qui m’amena au mess de garnison officiers/sous officiers de la Part
Dieu, après avoir effectué mes classes au Centre d’Instruction au Service du
Matériel (CISM) n°2 de LUNEVILLE et être passé par un bataillon de réserve de
la même arme à VENISSIEUX (Rhône). Sans doute ne savait on que faire de moi
aussi je fus affecté au mess de garnison. Je devais y passer le restant de mon
service soit environ 14 mois sur les 16 qu’il comportait à l’époque. Bref, un
jour je fus chargé de porter le repas de midi au sous officier de Légion qui
était de permanence. L’impression que j’ai gardé de cette première visite est
celle de m’être trouvé hors du temps au milieu de militaires totalement
différents de ceux que j’avais pu rencontrer jusque là et qui bien évidemment
me proposèrent de m’engager. Je me souviens avoir décliné l’offre tant elle me
semblait inappropriée.


MARSEILLE
et le Bas Fort Saint NICOLAS



Après quelques jours passés sur place
au cours desquels je signais mon engagement devant l’Intendant militaire je fus
dirigé un soir sur MARSEILLE. Mon compagnon de voyage et d’engagement était
espagnol et je fis mon premier apprentissage de la langue de CERVANTES durant
le voyage bien moins rapide que dans un TGV ! De la gare St CHARLES de
MARSEILLE nous fûmes dirigés au bas Fort St NICOLAS où s’effectuaient à
l’époque toutes les opérations nécessaires à l’engagement du candidat. Il
convient de rappeler que le quartier VIENOT était en chantier et que les seuls
passages que nous y


fîmes furent pour percevoir notre
paquetage, pour passer la visite médicale et la


veille de notre départ pour dormir à
la CAPLE. Pour la première fois de ma vie je dormis dans un “sac à
viande” ! La chambrée du bas Fort St NICOLAS était remarquable en ce sens
que les lits étaient superposés sur quatre étages ! Le somnambule perché
au dernier avait intérêt à faire gaffe où il posait les pieds ! Le soir la
porte d’accès était fermée à clef et un élève engagé montait la garde avec un
goumi ! Véridique ! Nous pouvions, entre nos diverses occupations,
monter sur la terrasse pour regarder le
Vieux Port et laisser notre imagination prendre le large. Le foyer se trouvait
sur cette terrasse. Dans le réfectoire trônait en bonne place une peinture du
combat de CAMERONE.


Les tests psychotechniques révélèrent
ma personnalité et aussi mon inaptitude au pilotage de missiles MILAN avec un
matériel qui ressemblait à une manette de jeu d’enfant telle que l’on peut en
trouver de nos jours, le missile étant filoguidé. L’officier du Bureau de
Sécurité Légion Etrangère (BSLE) me demanda de lui raconter ma vie que
personnellement je ne trouvais pas extraordinaire. En fin de compte je fus
convoqué et l’adjudant qui me reçut me demanda ce que je venais faire à la
Légion compte tenu de mon profil quelque peu atypique pour un futur légionnaire !
Il me proposa de réfléchir quelques instants afin que je sois sûr de mon choix
et après lui avoir répondu que je souhaitais continuer il me déclara que je
serais peut être amené à le regretter. Je lui signifiais que mon choix était
fait et nous en restâmes là.

Le
Groupement d’Instruction de Légion Etrangère(GILE) de BONIFACIO


Après environ 2 semaines passées au
Bas Fort nous fîmes mouvement vers AUBAGNE d’où nous partîmes prendre l’avion à
HYERES. Un vieux Nord Atlas effectuait alors la liaison avec AJACCIO où nous
atterrîmes. Le restant du voyage jusqu’à BONIFACIO s’effectua en GMC et fut
pénible tant les routes de Corse sont sinueuses et le trajet long. Après
l’appel sur la place d’armes nous fûmes répartis dans les compagnies. Pour ma
part j’héritais de la 1ère et fus affecté à la section du sous
lieutenant SAPET (il finira sa


carrière comme lieutenant colonel). La
chambrée se trouvait au second étage du bâtiment et regroupait une bonne
trentaine d’engagés volontaires. Elle comportait deux dortoirs de lits
superposés avec leurs armoires. Dans chaque dortoir un caporal était
responsable et logeait derrière un rideau constitué de ces mêmes armoires.

PRISE
EN MAINS


Parfois nous sommes amenés à nous
poser des questions sur la santé mentale des gradés qui manifestement prennent
un malin plaisir à nous houspiller ou nous faire faire des exercices dont nous
ne percevons pas l’utilité. Ainsi monter et descendre deux étages pour se
rassembler au pied du lavoir derrière le bâtiment le plus rapidement possible
avec à chaque fois, bien entendu, un record à battre. Ce fut ensuite le grand
nettoyage des chambrées. Lavées puis cirées. Le béton gaufré avait fière
allure. Traçage des lignes blanches passant au ras des pieds arrières des lits
et séparant si j’ose dire la partie commune destinée aux gradés de la partie
destinée aux engagés volontaires. Et là, les ménagères vont apprécier, nous
héritâmes chacun d’une paire de patin en feutre. A l’origine ce feutre
garnissait l’intérieur des caisses de grenades. Désormais tout déplacement dans
la chambrée s’effectuait en patins et le lustre du béton était savamment
entretenu avec la brosse à chaussures pendant les temps morts notamment entre
la fin des repas et la reprise de l’instruction. Pas question de nous laisser
inoccupés ! Puis ce fut l’apprentissage de la couture avec
les étiquettes à coudre sur l’isolateur, le matelas et les couvertures. Ainsi
ceux qui avaient des problèmes d’incontinence ne pouvaient pas aisément
échanger ces pièces.


Mise au carré du paquetage dans
l’armoire après, bien entendu, une revue de détails destinée à vérifier que ce
paquetage était bien complet. La revue eut lieu à l’extérieur sur la demi-toile de tente ! Les
chaussures furent alignées aux pieds de chaque double lits avec pour les
rangers, les brodequins et les chaussures de ville les semelles cirées ! A
noter que chaque engagé recevait une paire de rangers et une paire de brodequins
avec une paire de guêtres US. Rangers neuves et brodequins usagés mais
ressemelés. Les rangers ne devaient servir qu’aux prises d’armes et moments
officiels. Les brodequins servaient au quotidien. Nous eûmes droit à quelques
rassemblements tors nus et en short.


Certes BONIFACIO c’est la Corse mais
au mois de décembre la partie nord de l’île est un peu “fraîche” même si la
journée la chaleur est supportable. Le vent est omni présent tout au long de
l’année. A cela il convient d’ajouter les corvées de compagnies. J’héritais
d’une sorte de lustreur constitué d’un assemblage de brosses à chaussures sur
lequel était posé un poids afin d’obtenir une bonne adhérence au sol. Le tout
était fixé après un manche à balai et actionné par le volontaire. Le béton dans
les parties communes était également ciré et il fallait qu’il brille ! Par
contre dans ces parties du bâtiment pas de patins ! Bref entre ce travail
dans les courants d’air du rez de chaussée de la compagnie et les
rassemblements torse nu je tombais malade. Les paroles de l’adjudant du Bas
Fort St NICOLAS me revinrent en mémoire car il faut bien le reconnaître mon
moral accusa une baisse vertigineuse. Je ne me fis pas porter pâle afin de ne
pas me faire remarquer et éviter de devenir par la suite une tête de turc pour
les caporaux. C’est un camarade qui alerta le caporal sur mon état de santé et
je me retrouvais à l’infirmerie avec un début de pleurésie ! Piqûres et
autres potions me rendirent à la section assez rapidement. Cette infirmerie je
devais la revoir notamment pour recevoir les piqûres réglementaires et
autres contre visites (visite TAP) et pour une chose dont je parlerai plus
loin.


Les repas étaient pris au réfectoire
où nous nous rendions d’abord en silence puis en chantant lorsque nous eûmes appris
quelques chants et à marcher au pas. Il en était de même pour sortir ou entrer
dans la citadelle MONTLAURE. Toujours en chantant avec la sempiternelle
remarque du gradé : “ plus fort j’entend rien”. Il faut croire pourtant que la section
chantait bien puisqu’un jour AUBAGNE envoya quelqu’un pour enregistrer un chant. Je suppose que c’était
destiné à compléter une cassette audio. En tout cas pas de droit d’interprète
pour les chanteurs ! La SACEM n’a jamais du mettre les pieds dans un
quartier Légion !


La mise en jambes fut pour moi un peu
difficile avec un cross régulier, des marches autour de la ville pour nous
mettre en appétit et même jusqu’au champ de tir. Le parcours du combattant avec
toujours un record à battre et sa fosse dont nombre n’arrivait pas à s’extraire
faute d’avoir de la force dans les bras. La planche “irlandaise” elle aussi
était un obstacle quasi insurmontable pour beaucoup. J’avais appris la
technique à la régulière et me sorti très bien de ce handicap ! Le
parcours du risque avec sa roulette qui faisait peur à certains. Les mains une
fois accrochées après la poignée une poussée dans le dos et roule !
Personnellement j’ai toujours eu cette réflexion devant un exercice sortant de
l’ordinaire : “d’autres l’on fait avant toi et tu n’es pas plus
c.. !”. Enfin le parcours “grenade” sur lequel le futur légionnaire
trouvait un certain nombre de situations et d’obstacles où jeter une grenade. Je
serrai les dents et le physique se mis progressivement en place au bout d’une bonne
quinzaine de jours. Après tout je n’avais que 22 ans.


Une partie de l’instruction se
déroulait également à l’intérieur de la citadelle MONTLAURE au lieu dit “ le
caveau “ Une petite place dominait le cimetière communal d’où le lieu tirait
son nom. Je me souviens de mémorables parties de coucher, ramper, debout,
courez ! Il y avait même un stand de tir au fusil. Les cartouches
utilisées en ce lieu avaient une balle en plastique. Pour le tir avec balles
chemisées laiton nous nous rendions au champ de tir extérieur à quelques
kilomètres de BONIFACIO où la plage
n’était pas très loin et où nous eûmes droit un jour à une baignade, évidement
à poils, dans une eau dont la température ne devait pas dépasser 15° !


De nos jours l’apprentissage, du
français, est devenu une affaire de camaraderie avec un francophone encadrant
deux non francophones. Le premier est responsable des progrès des seconds lesquels
sont mis sous pression par leur professeur ! J’ai le souvenir d’un cours
de français au caveau. Le caporal brandissait au dessus de sa tête un fusil MAS
36 et répétait : “ceci est un fusil”. Chaque engagé devait répéter ce mot.
Pas de problème pour les francophones mais le premier étranger à répéter, un
allemand, prononça le mot “gewehr” (fusil).


En guise d’encouragement il reçu le fusil en
pleine figure et le choc lui fit faire quelques pas en arrière. Malheureusement
pour lui il bascula dans le fossé qui séparait la placette du cimetière et
roula au fond de celui-ci contre le mur du boulevard des allongés ! La
tête un peu chiffonnée il remonta et au second tour de présentation du caporal il prononça certes en mauvais
français, mais en français tout de même le mot attendu. Finalement au bout de 4
mois l’apprentissage du français avait fait du progrès chez nombre de mes camarades
étrangers. Disons que la méthode “ assimil” est moins percutante mais les ordres doivent être
compris rapidement. Pour cela chaque ordre donné était répété par l’engagé.

Revue
d’armement


Qui se souvient des revues d’armes
après le tir. Bien entendu tous les engagés volontaires et légionnaires.
Certains ont entendu parler de revues d’armes en gants blancs mais ne l’on pas
vécue ! Moi si ! Retour du champ de tir dans le milieu de l’après
midi. Nous devons nettoyer nos armes avant qu’elles ne soient reversées au
magasin d’armement. Le sous officier adjoint nous indique l’heure de la revue
et tout le monde s’active à rendre propre son fusil. Certains ont l’audace de
nettoyer leur arme avec de l’eau chaude et du savon, d’autre passent du papier
aluminium (papier de chewing- gum ) dans le canon pour le faire briller !
Véridique. Bref nous lustrons notre flingue et arrive le moment de la revue. Le
sous lieutenant entre dans la salle dont les hommes sont figés au garde à vous.
Présentation du sous officier adjoint. Le sous lieutenant sort et enfile une
paire de gants blancs. Inutile de dire la tête que font les engagés volontaires
qui se doutent bien que cette revue d’armes prend une tournure de jeu avec des
dés pipés ! Après une dizaine d’armes manipulées les gants sont bons à
jeter! Le sous lieutenant nous annonce une marche de nuit pour le soir même. Je
pourrai un jour raconter cela à mon petit fils mais comme il n’y a plus de
service national et donc plus de manipulation de fusil et de revue d’armes je doute
qu’il puisse apprécier l’histoire !

Orandum
est ut sit mens sana in corpore sano (JUVENAL-satires)


Pas besoin de prier à la Légion pour
obtenir un esprit sain dans un corps sain. L’encadrement se charge de vous
trouver les prières (chansons de marche ou de bivouacs, les rappels à la
discipline) et les mortifications (exercices physiques et privations) pour
obtenir un corps d’athlète avec une tête dont sont absents interrogations et questionnements!
C’est un ami du général ROLLET qui comparait la Légion à un cloître. Je suppose
que les légionnaires étaient à ses yeux des moines soldats ! Encore que
sur le chapitre de l’abstinence le général n’était pas un modèle contrairement
aux engagés volontaires privés d’une hypothétique rencontre par privation de
permission ! De toute façon en CORSE faire une rencontre féminine était
aussi improbable que d’être invité à un dîner aux chandelles à la Préfecture!
Après tout la CORSE a été occupée, entre autre par les Sarrasins, et les
habitudes ont la vie dure !

Le matin réveil vers 6h au son de
l’hymne national monégasque diffusé par la station RMC sur la radio du caporal
de chambrée lequel voulait sans doute connaître les premières nouvelles du jour. J’ai ainsi appris l’air de l’hymne
national de mon pays d’adoption bien que je n’ai jamais posé un pied sur son
sol. Lorsque l’on raconte des souvenirs il faut faire attention à préciser
certaines choses. Ainsi j’avais racontée cette anecdote à mes garçons omettant
de leur dire que l’hymne


était transmis par la radio monégasque. Ils
consultèrent leur manuel de géographie et trouvèrent que la Principauté de
MONACO était tout de même assez éloignée de BONIFACIO et qu’il était donc
impossible que j’ai pu entendre quelqu’un jouer du clairon depuis ce petit pays.
C’est vrai qu’il aurait fallut souffler relativement fort ! A 22h
extinction des feux avec parfois un réveil brutal pour un exercice de
nuit ! Le réveil et le coucher étaient signalés par les sonneries d’un
clairon!


Ration
ou ratio ?



Moment privilégié que l’instruction au
champ de tir car il y avait toujours un marchand de sandwichs à l’affût et nous
ne mégotions pas sur ce genre de dépense. Ce n’était pas la boite de pâté ou de
sardines pour trois avec quignon de pain qui pouvaient combler notre faim le
matin après le petit déjeuner et la marche. En effet l’intendance militaire,
toujours près de ses sous, prévoit des rations journalières équilibrées pour un
rond de cuir mais pour un jeune homme qui fait beaucoup d’exercices physiques
cette ration s’avérait trop juste et pour tout dire insuffisante et nous crevions un peu de faim. Dès la première
distribution de boite de ration j’ai fait en sorte de toujours avoir au fond de
mes poches des biscuits de ration dit biscuits de guerre ! Certes ils sont
durs à croquer mais ils tiennent au ventre ! A la cuisine les cuistots ne
se posaient sans doute pas beaucoup de questions sur la présentation des mets et les gamelles étaient toujours vides après
l’appel au rabiot! Il faut avoir vu la ruée vers le rab, chaque table envoyant
son représentant et comme d’habitude les premiers arrivés sont les premiers
servis dans une bousculade incroyable qui devait faire marrer l’encadrement car
régulièrement revenait la remarque : “tu t’es engagé pour la
gamelle ?” manière de dire que sur ce chapitre on ne pouvait être que
déçu !


Chaque jour l’adjoint au chef de
section nous passait en revue, inspectant le rasage, les mains la tenue.
Pendant ce temps les caporaux furetaient soulevant ici et là les matelas pour
dénicher le linge sale. Gare à celui qui avait négligé de descendre laver son
linge au lavoir (à l’eau froide bien entendu) et qui se faisait pincer.
L’addition était salée ! Un de mes camarades se retrouva à poil
(encore !) au mois de février sous une citerne d’eau en pleine campagne
avec une brosse en racine. Le soir avant
l’appel nous devions remettre le paquetage au carré et nous devions descendre
cirer nos rangers et brodequins et remonter fissa ! Pour pouvoir griller
tranquillement une cigarette j’ai quelque peu joué à la roulette russe en ne
cirant dessous qu’une semelle sur deux. J’avais remarqué que le sergent de
semaine soulevait, au hasard, un brodequin et généralement c’était celui du
pied gauche. Il faut vivre un peu dangereusement parfois pour garder un espace
de liberté ! Le lavage du linge
s’effectuait au lavoir le samedi après midi et le dimanche c’était le repassage.
Un fer pour toute la section. Attendre son tour avec parfois un treillis mal
repassé à la sortie, sujet aux critiques de l’adjoint au chef de section lors
du rassemblement !

Les exercices de défilés se
déroulaient le samedi matin dans la cour du quartier au son du Boudin diffusé
par un haut parleur. Je suppose que les corses alentour devaient apprécier.
Mais après tout ils étaient contents de récupérer une partie des soldes des
sous officiers et officiers. Il n’y a pas de Yang sans Yin. Et puis BONIFACIO
avait récupéré le monument aux morts de SAÎDA rapporté par l’unité de Légion en
garnison dans cette ville en 1962. Ce monument était dédié à tous les morts des
unités ayant participé à la conquête de l’Algérie. La Légion en fit don à la
ville de BONIFACIO lorsque la décision fut prise d’installer la Légion
Etrangère en CORSE.


Nous apprîmes l’art du ratissage. Se
mettre en ligne et conserver celle-ci tout en nous déplaçant vers l’avant. Pas
question“ pour les gradés” de contourner un obstacle. C’est ainsi que le radio
disparu dans une cavité naturelle recouverte d’arbustes et de buissons et que
c’est grâce à l’antenne fouet de son poste SCR 300 que nous le retrouvâmes. En
début d’année 1968 nous participons à des manœuvres avec des unités américaines
en route pour le VIETNAM. Des anglais sont aussi présents ainsi que des unités
de fusiliers marins commandos français. Durant trois jours le temps fut
exécrable avec de la pluie. Nos couchages étaient trempés et nous n’avions rien
de sec sur nous. Les trous individuels auraient pu servir de baignoire. J’ai
gardé le souvenir du débarquement américain dans une


petite baie. Nous étions installés sur
une colline, qui avait connue récemment
le feu, au milieu d’une forêt de squelettes noircis. Le soleil avait fait son
apparition et en attendant que les “hostilités” débutent nous piquions (pour ce
qui me concerne) un roupillon au sec le dos calé sur un rocher bien chaud. Nous
vîmes progresser les éléments de tête colonne par un et ceux ci curieusement ne
respectaient pas les distances que nous inculquaient, parfois à coup de pieds
au cul et grands renforts de coups de gueule, nos instructeurs.


Les “ricains” essuyèrent une charge
d’un peloton d’élèves gradés Légion qui arrivèrent au contact. Le moment venu,
le sous lieutenant jugeant la distance de tir correct, nous ouvrîmes le feu
avec nos MAS 36, AA 52, et pistolets mitrailleurs pour les gradés. Les
munitions que nous utilisions étaient en plastiques et trop souvent la
cartouche, au départ du coup, fondait sous l’effet de la chaleur et collait à
la chambre de tir perturbant le tir automatique notamment. Fort heureusement
nous avions été pourvu d’un petit couteau (je m’en veux de l’avoir perdu) et
nous fourgonnions pour sortir l’étui de la chambre. Bref au premier coup de feu
les américains tombent au sol et s’organisent pour monter à l’assaut de notre
position. Rapidement nous sommes à court de munitions et le sous lieutenant
nous harangue et nous dit que nous allons faire CAMERONE ! Ordre (que nous
exécutons bien volontiers) nous est donné de
défendre la position à coup de parpaings. Les GI devaient s’attendre à
tout mais pas à ça. Ils continuent leur progression vers le sommet sous une
pluie de pierres en nous lançant, je suppose, des noms d’oiseaux et autres
insultes que personnellement je ne comprends pas. Le premier américain que je
rencontre est d’origine hispanique. Il s’appelle MARTINEZ. J’ai retenu son nom
inscrit sur son treillis. En descendant je note que les étuis de balle à blanc des
GI sont en cuivre ou laiton. Une armée de riches quoi ! En tout cas il ne
faisait aucun doute que dans la réalité nous n’aurions pu défendre une position
comme celle où nous nous trouvions. Entre l’aviation, les canons des bateaux,
éventuellement le soutien mortier nous aurions été laminés et les GI n’auraient
eu qu’à prendre possession de la colline.


Les gradés nous lancèrent à la
recherche des paquetages que les commandos de marine déposaient, en sureté,
afin d’être plus mobiles. Une fois ceux-ci découverts ils firent en sorte que
les marins gardent la taille mannequin ou se démerdent pour trouver de quoi
manger ! Taquins les légionnaires ! Toutefois je garde également un
mauvais souvenir de ces manœuvres. C’est le geste d’un sous officier de la
section à l’encontre des engagés volontaires. Sans doute mécontent de notre
travail au cours d’une journée il nous fit aligner et passant devant chaque
engagé il balança la crosse de son PM dans la figure de chacun. Bien évidemment
même au garde à vous, voyant ce qui se passait
je me protégeais de l’impact avec la crosse de mon fusil. Le choc
m’envoya valdinguer et dans l’affaire je perdis mon béret et du finir la manœuvre
avec mon tour de cou sur la tête ! Ce type était l’illustration du parfait
psychopathe. Sans doute n’avait il pas lu SUN TZU qui dit qu’un chef gouverne
par l’exemple pas par la force. Si la section manœuvrait mal la faute en
revenait à l’encadrement qui sans doute n’avait pas su faire comprendre ses
ordres car nous étions tous plein de bonne volonté !
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